Il est temps

Dys, ce terme vous semble familier ou plutôt trouble. Selon la Fédération Française des dys, entre 6 à 8 % de la population française connait des troubles dys, ce qui représenterait 4,9 millions personnes. Les troubles dys, troubles spécifiques durables, concernent les dysfonctionnements, plus ou moins sévères, des fonctions cognitives du cerveau relatives au langage, à l’écriture, au calcul, aux gestes et à l’attention. La dyslexie et la dysorthographie sont spécifiques à l’acquisition du langage écrit ; la dysphasie est liée au développement du langage oral; les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité sont spécifiques au développement des processus attentionnels et/ou des fonctions exécutives; on compte aussi les troubles spécifiques du développement des processus mnésiques, des troubles spécifiques des activités numériques, appelés dyscalculie et la dyspraxie liés au  développement moteur et/ou des fonctions visio-spatiales.

 

Alors que l’inclusion est une « priorité du quinquennat », le Parlement, plus particulièrement la majorité, rejette ou renvoie à la Commission des affaires sociales des propositions de loi visant à l’inclusion des personnes dys. Depuis 2005, les troubles cognitifs spécifiques ont été reconnus comme étant un handicap. En 2018, des députés de l’opposition ont proposé une loi relative à l’inclusion des élèves en situation d’handicap et le 11 octobre 2018 celle-ci a été rejetée. En mai 2019, de nouveau, ces députés ont déposé une proposition de loi visant à une meilleure inclusion et prise en charge des troubles Dys qui a été renvoyée à la Commission des affaires sociales.

 

Comment qualifier cette incohérence face à des propos visant à assurer la prise en compte du gouvernement de cette problématique alors qu’il rejette ou passe sous silence toute proposition de loi ? Depuis tout temps, ce sujet est dévalorisé dans la sphère politique.

Mais ce n’est pas une raison de tout arrêter, au contraire nous devons nous mobiliser et agir. Surtout que de nombreuses associations, actrices et nombreux acteurs se mobilisent pour cette cause. A l’école, de nombreux manuels permettent une lecture des pages pour aider à la compréhension de texte grâce à l’investissement de l’association Mobidys par exemple.

 Même si la prise en charge médicale s’améliore, le réel problème reste une prise de conscience sociétale. Notre objectif est d’étudier un maximum de solutions permettant une meilleure inclusion dans la société, dans le milieu professionnel autant que privé. Toutes les sphères doivent se sentir concernées. Lorsqu’une personne est dyslexique, selon un certain degré, elle peut mettre des heures à décrypter une même phrase. Or, nous savons qu’une simple modification de la mise en page et de la police pourrait lui permettre de lire comme tout le monde. Lorsqu’une personne est dyspraxique, elle connait une scolarité très difficile en particulier dans les matières géométriques avec la manipulation du compas ou de l’équerre mais aussi dans les matières scientifiques et sportives. Cela engendre un manque d’estime de soi renforcé par l’incompréhension des adultes menant in fine à l’isolement social.

En 2019, la Fédération française des dys démontrait au travers d’une enquête que 6 enfants sur 10 étaient harcelés ou avaient connu des violences à l’école car ils avaient des troubles dys. En sachant que dans 60 % des cas, c’était par des élèves ou groupes d’élèves et dans 53 % c’était de la part d’enseignantes et enseignants.

 

L’inclusion est un des piliers d’Allons Enfants. C’est pourquoi il nous parait urgent de nous engager même si la tâche est colossale. C’est un réel cheminement que nous allons entreprendre en collaboration étroite avec les actrices et acteurs concernés, afin de créer un dossier concret, crédible et pertinent.

Ainsi, Allons Enfant a l’ambition de proposer une loi dans l’objectif de soumettre au gouvernement ou au parlement la création d’une application permettant aux personnes concernées avec seulement une photo l’adaptation de tout texte. De manière très simple, cette avancée pourrait leur changer la vie en leur permettant de retrouver une certaine liberté et dignité. L’Etat doit pouvoir pousser ces innovations vers une meilleure inclusion. C’est une idée parmi tant d’autres et elle demande du travail, sur différents plans, nous devons plus largement pouvoir mettre en œuvre des solutions innovantes, pour une école inclusive, un meilleur diagnostic, lutter contre les discriminations et en faveur d’un accompagnement plus optimal.

C’est la raison pour laquelle nous appelons tous les acteurs et toutes les actrices volontaires à nous venir en aide pour mener à bien ce projet : associations, engagées et engagés, politiques, étudiantes et étudiants…

 

Et vous aussi, si vous êtes diagnostiqués Dys ou des proches le sont, libérer la parole autours des difficultés rencontrées au quotidien.

 

Avec le hashtag #InclusionDys. 

Elisa Wolff

Membre AE - Team Com'

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