12 août : L'appel de la jeunesse pour un renouveau démocratique et civique.

Alors que le Président Macron entame son deuxième quinquennat, que les nouveaux/elles député·es s’installent dans l’hémicycle, la jeunesse n’est pas une priorité pour eux/elles : pour cause, elle est (encore) la grande oubliée dans le projet de loi ‘pouvoir d’achat’. Elle est (encore) la grande oubliée dans la gestion de la crise climatique qui a tant d’impact sur son avenir. Elle est (encore) la grande oubliée à quelques semaines de la rentrée universitaire quand nombreux.ses étudiant.es restent sans master…

Les chiffres de l’abstention et du désintérêt de la jeunesse pour l’action publique nous saisissent à chaque échéance électorale. Pourtant, malgré les promesses des partis politiques traditionnels lors des élections et les rapports d’associations, d’organismes et d’institutions proposant des solutions d’application immédiate, les responsables politiques ne semblent pas mesurer l’ampleur de cet enjeu démocratique et civique

Allons Enfants considère qu’il existe un lien très fort entre l’absence de prise en compte politique des intérêts de la jeunesse, la sous-représentativité des jeunes dans toutes les instances politiques et la défiance démocratique qui prospère dans notre génération. Du fait d’une moyenne d’âge très élevée à l’Assemblée, au Sénat et dans toutes les institutions politiques de France, la grande majorité des élu·es prennent aujourd’hui des décisions dont ils ne subiront pas les conséquences.

Pour le 12 août, journée internationale de la jeunesse, nous interpellons les pouvoirs publics pour parler de la jeunesse et des enjeux qui la concernent. Pour qu’enfin, les sujets de la jeunesse soient sur le devant de la scène et pour qu’enfin les jeunes soient véritablement associé·es aux décisions qui concernent leur avenir.

Pour renouer le lien de confiance entre la jeunesse et nos institutions démocratiques, nous travaillons depuis plusieurs années sur ce que nous avons appelé “la loi Allons Enfants”. Nous porterons cette loi auprès des parlementaires dès la rentrée. Élaborée en partenariat avec divers acteur/trices associatifs et institutionnels, cette loi tend à réconcilier la jeunesse avec la politique en renouvelant profondément nos institutions, pour qu’elles répondent à un double enjeu : un enjeu de représentativité de la jeunesse et un enjeu de bonne santé démocratique.

  • Pour un souffle de jeunesse dans nos institutions, nous porterons le message de la jeunesse qui s’engage très tôt, afin de leur permettre de voter dès 16 ans et en étant accompagné·es dans leur cheminement civique par une refonte de l’enseignement civique. L’aberration de l’éligibilité au Sénat à 24 ans doit cesser, afin que toute personne puisse y être élue dès 18 ans. Nous porterons notre vision de la politique comme un engagement civique, détaché d’intérêts personnels et professionnels ; pour cela, la limitation du cumul des mandats et l’instauration de la révocabilité des élu·es à mi-mandat sont essentiels, ainsi que la nécessité de laisser une réelle place à la jeunesse dans les institutions en instaurant un quota de jeunes au Parlement.

  • Pour sortir du fait majoritaire qui étouffe nos institutions et le pluralisme démocratique, nous portons la reconnaissance du vote blanc pour donner à chaque voix une résonance lors des scrutins. Aussi, l’instauration du scrutin proportionnel à l’Assemblée nationale accompagnée du rétablissement du septennat présidentiel, non renouvelable, et de l’inversion du calendrier électoral, accompagnera cette mutation démocratique.

  • Pour une démocratie plus participative et connectée aux citoyen·nes, le recours au Référendum d’Initiative Partagé (RIP) doit être facilité et acquérir une portée contraignante. La création d’un conseil de citoyen·nes tiré·es au sort dans chaque collectivité permettra l’irruption de citoyen·nes en politique. Le code électoral doit évoluer pour limiter les obstacles financiers et matériels auxquelles candidatures citoyennes se confrontent (remboursement des campagnes, bulletin de vote unique payé par l’Etat…).

Portons ensemble ce renouveau démocratique qu’appelle la jeunesse, qui porte dans ses engagements la volonté réelle de construire un monde plus collectif, écologique, humaniste et social !

Maïalen Mallet

Juriste - Membre d'Allons Enfants

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