Belarus : une Europe qui se fait

Démocratie. Ce mot nous semble banal. On l’entend quotidiennement dans les médias, sur les réseaux sociaux : on l’emploie à tout va, surtout en cette période de pass sanitaire. Cependant, on fait tout cela sans jamais se rendre compte de l’importance, l’histoire, la charge de ce simple mot. Certes, notre système a des problèmes. Il est perfectible. Mais c’est justement ça, la démocratie. Bien que la France, les françaises et français se soient accommodés de ce principe, ce n’est pas le cas de tout le monde.  A 2125 kilomètres de Paris, à l’autre extrémité du vieux continent, se situe Minsk, la capitale du Belarus. Un voisin européen.

      Sous le joug de l’URSS, le Belarus rêvait de démocratie et nourrissait l’espoir de faire entendre la voix de ses habitants. Enfin il serait libre de l’autorité soviétique.
Cependant, l’espoir fut de courte durée. Alexandre Lukashenko, une fois élu président, stoppa progressivement la tentative d’affirmation de l’identité et d’autonomisation du pays en demeurant proche du voisin russe. Depuis, à force d’élections truquées, ce dernier est attaché au pouvoir, toujours en place depuis 27 ans. En dictateur.

      Il impose à ses concitoyennes et concitoyens  un régime autoritaire, n’hésitant pas à enfermer et assassiner ses opposantes et opposants. Nous pensons à Serguei Thikhanovski, encore enfermé dans les geôles du régime, à Loury Zakharanka, l’un de ses principaux opposants, aujourd’hui disparu. Nous pensons également à tous les manifestants, toutes les manifestantes, opposantes et opposants ordinaires abattus ou assassiné.e.s depuis le 9 aout dernier par l’obnubilation conservatrice du pouvoir de Loukachenko.

      Ce régime ne recule devant rien ni personne. Il l’a prouvé en faisant atterrir un avion civil qui survolait le Belarus afin d’arrêter un opposant. Il tenta d’exfiltrer une athlète olympique au Japon cet été, qui avait osé critiquer le régime. Il est allé jusqu’à assassiner lâchement Vital Shyshou, militant qui avait créé une ONG pour les Bélarusses comme lui, éxilé.e.s en Ukraine. Depuis 1 an, Lukashenko supprime les médias les uns après les autres.

      Il faut que cela cesse. Que le monde découvre et soutienne le peuple bélarusse.
      Nous, vivant en démocratie, devons prendre conscience qu’il ne s’agit pas là d’une généralité. La démocratie ne se prend pas pour acquise. Le peuple du Belarus aspire à cet idéal depuis des décennies. Les bélarusses doivent pouvoir y accéder. Cette tribune est une énième parmi tant d’autres pour que nous prenions conscience de ce qu’il se passe, de ce qu’il s’opère. Renseignons-nous, discutons à ce propos ! Cela se passe sur notre continent. Et touche in fine, nos principes fondamentaux. Ce qui fait de nous des européennes et européens. Il n’y a qu’avec le soutien des grandes puissances étrangères et européennes que les citoyennes et citoyens du Belarus pourront aspirer à un pays plus libre et renverser Lukashenko. Le 9 aout dernier, cela faisait 1 an que les manifestantes et manifestants marchaient dans la rue.  Celle qui a véritablement gagné les élections (10% officiellement mais les résultats étaient fraudés), Svetlana Thikhanovskaia, doit pouvoir diriger son pays avec l’assentiment de ses concitoyennes et concitoyens. Donnons-en leur les moyens avec l’impact que nous européennes et européens pouvons collectivement apporter.

      Chez Allons Enfants, nous sommes attentifs et attentives. Les jeunes d’Europe ne peuvent rester indifférentes et indifférents à cet obscure autoritarisme pourrissant le bout de notre continent. Cet autoritarisme qui menace notre libre-circulation, la sûreté et solidarité de nos pays membres. L’Union Européenne ne reconnait pas les résultats de ces élections, c’est un premier pas. Des sanctions ont été prises dans l’espace aérien. Mais cela ne suffit pas. L’Union Européenne doit se montrer forte, ferme et intransigeante. Car il s’agit là de despotes au « toujours plus ». L’UE a rendez-vous avec elle-même. 

      Continuons d’agir sans cesse contre ce régime meurtrier et tyrannique.
Car nous sommes l’avenir de l’Europe et de sa promesse humaniste, c’est résolus, que nous devons supporter et s’engager en faveur de celles et ceux qui aspirent à une Europe plus libre et démocratique.

 

Le Belarus libre, c’est une Europe qui se fait, une Europe qui s’affirme. C’est l’Europe.

Maxime Durel

Responsable Commission Europe - Think Tank - Parti Allons Enfants

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